Vous rêvez de grimper comme Spiderman sur des parois vertigineuses ? Sachez qu’il existe une multitude de façons de pratiquer l’escalade, chacune avec ses spécificités et ses sensations. Voici un tour d’horizon des principaux types d’escalade :
- Escalade en voie
- Escalade en bloc
- Escalade libre et solo intégral
- Escalade de vitesse
- Escalade sur glace
Que vous soyez débutant ou grimpeur chevronné, en salle ou en pleine nature, il y a forcément une discipline faite pour vous. Alors, prêt à découvrir laquelle ?
Escalade en voie
L’escalade en voie est la pratique la plus courante, que ce soit en salle ou en extérieur sur des falaises équipées. Le principe est simple : le grimpeur progresse en s’aidant des prises jusqu’à atteindre le relais (un anneau métallique) qui marque la fin de la voie. Il est assuré par une corde reliée à un baudrier, lui-même attaché à un partenaire qui reste au sol.
Chaque voie correspond à une seule longueur de corde, généralement entre 10 et 30 mètres. C’est une excellente façon de débuter l’escalade et de progresser en toute sécurité vers des niveaux de difficulté croissants.
Escalade en bloc
Avis aux grimpeurs explosifs qui aiment résoudre des problèmes : l’escalade de bloc est faite pour vous ! Pratiquée sur des structures de faible hauteur (en général de 2 à 5 mètres), sans corde ni baudrier, cette discipline sollicite force et créativité.
Le principe : enchaîner des mouvements techniques et dynamiques pour atteindre le sommet du bloc. Pas de stress en cas de chute, des gros matelas (les crash pads) sont disposés au sol pour amortir.
Le bloc a le vent en poupe, notamment grâce aux salles qui fleurissent partout en France. Mais on peut aussi s’adonner à ce type d’escalade en pleine nature, sur des blocs rocheux naturels. Certains « spots » de bloc comme Fontainebleau sont mondialement connus !
Escalade libre
Les puristes vous le diront : la seule et unique façon de grimper, c’est en libre ! Cela signifie utiliser uniquement la force de ses mains et de ses pieds pour progresser, sans s’aider de matériel. Bien sûr, le grimpeur reste assuré par une corde et un baudrier pour des questions de sécurité.
Mais les plus audacieux s’affranchissent parfois de ces « artifices » pour pratiquer l’escalade en solo intégral. Vous l’aurez compris, cela consiste à grimper en libre mais sans aucune protection ni aide extérieure. Réservé aux grimpeurs experts, voire un peu fous, pour qui la chute n’est pas une option !
Escalade de vitesse
Depuis les Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, l’escalade de vitesse a gagné ses lettres de noblesse. Mais en quoi ça consiste exactement ? Deux grimpeurs s’affrontent en parallèle pour atteindre le sommet d’un mur de 15 mètres le plus rapidement possible. Le premier arrivé a gagné !
Particularité de cette discipline : le mur est toujours le même, avec une inclinaison et un agencement de prises standardisés. Cela permet aux compétiteurs du monde entier de s’entraîner dans les mêmes conditions et de comparer leurs performances. Les meilleurs grimpent ce mur en moins de 6 secondes, un véritable exploit !
Escalade sur glace
Quand l’hiver arrive et que les cascades gèlent, c’est le moment de sortir piolets et crampons : place à l’escalade glaciaire ! Comme son nom l’indique, cette discipline consiste à grimper sur des parois de glace à l’aide de matériel spécifique.
Mais attention, même si vous êtes un grimpeur expérimenté sur rocher, n’allez pas vous attaquer à une cascade gelée sans formation. Les techniques pour progresser et s’assurer sont très différentes et il est crucial de les maîtriser. Le froid est aussi un facteur à ne pas négliger, il faut avoir un équipement adapté.
L’escalade sur glace offre des paysages à couper le souffle et des sensations uniques. Mais c’est aussi une pratique engagée qui nécessite de bonnes connaissances de la montagne. À réserver aux grimpeurs et alpinistes chevronnés.
Escalade en tête
Contrairement à la moulinette où la corde est déjà en place, en tête c’est le grimpeur qui l’installe lui-même au fur et à mesure de sa progression. Comment ? En la clippant dans des dégaines (des petits anneaux textiles) fixées à intervalles réguliers sur la paroi.
Concrètement, le grimpeur de tête part du sol avec la corde attachée à son baudrier. Au-dessus de lui, la corde est libre. Il doit attraper une dégaine, y clipper la corde, puis continuer à grimper jusqu’à la prochaine dégaine. Et ainsi de suite jusqu’au relais final.
En cas de chute, le grimpeur tombera donc deux fois la distance qui le sépare de sa dernière dégaine. C’est là qu’intervient l’assureur, qui doit être très vigilant pour « bloquer » la corde le plus vite possible. Une bonne communication et une confiance mutuelle sont primordiales !
Les rôles du grimpeur et de l’assureur
Comme vous l’aurez compris, en escalade en tête les responsabilités sont partagées entre le grimpeur et l’assureur.
Le grimpeur doit :
- Choisir un itinéraire adapté à son niveau
- Gérer correctement le clippage des dégaines
- Communiquer avec l’assureur
- Garder son sang-froid en cas de chute
L’assureur quant à lui doit :
- Maîtriser les techniques d’assurage dynamique
- Être constamment attentif aux mouvements du grimpeur
- Anticiper les chutes potentielles
- Donner du mou ou avaler le surplus de corde selon la situation
Grimper en tête demande donc de bonnes compétences techniques, une bonne gestion du stress et une excellente coordination avec son partenaire. C’est une étape importante dans la progression d’un grimpeur, qui ouvre la voie vers de nouveaux horizons comme les grandes voies ou le terrain d’aventure.
Escalade en dévers
Quand on grimpe en dévers, le poids du corps a tendance à nous tirer vers l’arrière, loin de la paroi. Impossible de se reposer en poussant sur ses pieds comme sur une voie verticale. Les bras sont mis à rude épreuve pour nous maintenir plaqués contre le rocher.
Pour corser le tout, les prises sont souvent petites, espacées et orientées vers le bas. Pas facile d’y poser les doigts et encore moins d’y tenir ! La clé, c’est de rapprocher au maximum son centre de gravité de la paroi en adoptant des positions spécifiques.
L’erreur à ne pas commettre ? Tirer comme un forcené sur les bras au lieu de pousser sur les pieds. C’est le meilleur moyen de s’épuiser en deux temps trois mouvements ! En dévers, on grimpe avec les jambes et on se sert de ses bras pour s’équilibrer.
Techniques essentielles pour réussir
Pas de panique, il existe des techniques efficaces pour dompter les dévers. En voici quelques-unes à connaître absolument :
- Bras tendus : gardez vos bras le plus droits et relâchés possible pour économiser votre énergie. Ne les fléchissez qu’au moment de vous hisser vers la prise suivante.
- Position de profil : en vous mettant de côté, vous pourrez atteindre des prises plus éloignées sans trop forcer sur les bras. Enroulez votre épaule et placez la hanche opposée à la main qui tire.
- Groupement : montez vos pieds suffisamment haut avant de trop monter vos mains. Gardez une position compacte, genoux rentrés, pour éviter de vous déséquilibrer. Utilisez des crochets de talons ou de pointes pour stabiliser vos mouvements.
- S’enrouler autour du bras : placez-vous en carré externe et poussez sur le pied opposé pour plaquer le buste contre le bras. Croisez vos pieds pour aligner la main et le pied dans le même axe. Cette technique permet de valoriser les prises verticales et inversées sans trop tirer.
- Lolotte : collez votre bassin contre la paroi, placez vos pieds écartés et hauts, puis rentrez un genou vers l’intérieur. Poussez sur le pied pour vous allonger au maximum. Attention, cette technique est efficace mais sollicite beaucoup les genoux. Échauffez-vous bien avant !
Avec un peu d’entraînement et les bons placements, vous arriverez vite à apprivoiser les dévers. Et croyez-moi, la satisfaction d’enchaîner un surplomb qui vous résistait est incomparable. Accrochez-vous !
Escalade en moulinette
Le principe de la moulinette est simple : la corde est accrochée à un relais fixe situé au sommet de la voie, puis redescend jusqu’au grimpeur. Celui-ci est donc « assuré par le haut », ce qui signifie que la corde est toujours tendue au-dessus de lui.
L’assureur, positionné au pied de la voie, a pour rôle de réguler la tension de la corde à l’aide d’un appareil d’assurage. Il doit toujours garder un léger contact avec le grimpeur pour lui éviter toute chute brutale en cas de lâcher de prise.
Résultat, le grimpeur peut se concentrer pleinement sur ses mouvements sans avoir peur de tomber dans le vide. Et s’il lâche, il se retrouve simplement suspendu dans son baudrier, prêt à repartir. Idéal pour prendre confiance !
Les avantages de la moulinette
L’escalade en moulinette présente de nombreux avantages pour les grimpeurs de tous niveaux :
- Sécurisante : avec une corde toujours tendue, les chutes sont très courtes et douces. De quoi dédramatiser la prise de hauteur, même quand on souffre un peu de vertige.
- Accessible : l’assureur n’a pas besoin de compétences techniques très poussées. Et le grimpeur peut se concentrer à 100% sur la recherche des prises et des mouvements.
- Idéale pour progresser : en évacuant le stress de la chute, la moulinette permet d’évoluer sereinement dans des voies adaptées à son niveau. On prend le temps d’analyser le passage, de trouver la méthode, sans pression.
- Ludique à plusieurs : en moulinette, on peut facilement se relayer sur une même voie à plusieurs grimpeurs. Pendant que l’un grimpe, l’autre assure, et on échange. Une super façon de partager sa passion !
Alors bien sûr, les puristes vous diront que la « vraie » escalade c’est en tête. Mais chaque chose en son temps ! La moulinette est une formidable école d’apprentissage qui vous permettra d’acquérir de solides bases techniques et mentales. De quoi voir venir sereinement la suite de votre progression de grimpeur.
Escalade en falaise
L’escalade en falaise comme son nom l’indique se pratique sur des parois rocheuses naturelles, par opposition aux murs artificiels des salles. On parle aussi de SNE (Sites Naturels d’Escalade). C’est une discipline exigeante qui demande une bonne condition physique mais aussi une solide préparation mentale.
Les voies en extérieur sont généralement plus longues et plus engagées qu’en salle. Leur hauteur varie de quelques mètres à plus de 100 mètres pour les grandes voies ! Et leurs styles sont extrêmement variés selon la roche (calcaire, granit, grès…), l’inclinaison, le relief. Un vrai terrain de jeu grandeur nature !
On distingue deux principales façons de pratiquer l’escalade en falaise :
- La moulinette : idéale pour débuter en extérieur. La corde est installée à demeure dans un relais en haut de la voie. Le grimpeur est assuré « par le haut » et bénéficie d’une grande sécurité en cas de chute.
- L’escalade en tête : plus technique et engagée. Le grimpeur doit installer lui-même la corde au fur et à mesure de sa progression en la clippant dans des dégaines. Les chutes sont donc plus longues qu’en moulinette. Cette pratique nécessite une bonne expérience et une grande maîtrise de soi.
Que vous soyez plutôt Alpes, Pyrénées, Calanques ou Jura, il y a forcément un site d’escalade en falaise près de chez vous. Chaque spot a son ambiance unique, ses voies mythiques et ses petits secrets bien gardés. À vous de partir à leur découverte !
Équipement essentiel pour l’escalade
Pas question de partir à l’assaut des falaises sans un équipement adapté et vérifié. Voici le matériel de base indispensable, en plus de celui utilisé en salle :
- Des chaussons d’escalade à votre taille, confortables et précis
- Un baudrier, de préférence avec des portes-matériel
- Une corde à simple d’au moins 70 mètres
- Un système d’assurage (type tube ou reverso)
- Un jeu de dégaines et de mousquetons à vis
- Un casque, obligatoire en tête et fortement conseillé en moulinette
- Si besoin, des friends, coinceurs et sangles pour protéger une voie
- Un sac à dos robuste et étanche pour transporter le matériel
- Des vêtements adaptés aux conditions météo : respirants, résistants à l’abrasion, protection solaire
- Une trousse de premiers secours et de quoi s’hydrater et s’alimenter
Pour les grandes voies de plusieurs longueurs, prévoyez en plus :
- 2 cordes à simple pour pouvoir faire des rappels
- Une longe en sangle et un anneau de cordelette pour vous longer au relais
- Du matériel de réchappe (descendeur, prusik, maillon rapide…)
Et pour les courageux qui veulent passer plusieurs jours dans la paroi, un portaledge fera aussi partie du voyage ! Ce hamac suspendu vous permettra de dormir à la belle étoile, perché à flanc de falaise. Sensations fortes garanties au réveil.
Conseils pratiques pour les débutants
Vous êtes tenté par l’aventure verticale mais vous ne savez pas par où commencer ? Voici quelques conseils pour vous lancer en toute sécurité et progresser sereinement.
Bien débuter
Le meilleur moyen de découvrir l’escalade, c’est de commencer en salle. Vous pourrez y apprendre les bases techniques dans un environnement sécurisé, avec un équipement adapté et un encadrement si besoin. La plupart des salles proposent des cours collectifs ou individuels pour les débutants.
Autre avantage de la salle : vous pourrez tester différentes disciplines comme la voie, le bloc ou la vitesse. Histoire de trouver celle qui vous convient le mieux avant de vous attaquer à la falaise !
Une fois à l’aise sur les prises indoor, vous pourrez envisager vos premières sorties en extérieur. Mais pas tout seul ! Faites-vous accompagner par un grimpeur expérimenté ou un professionnel qui vous initiera en douceur aux spécificités du rocher.
Progresser à son rythme
L’escalade est un sport complet qui demande de la force mais aussi de la souplesse, de l’équilibre et un bon mental. Pas question de brûler les étapes au risque de se blesser ou de se dégoûter.
Le secret, c’est de progresser à son rythme en choisissant des voies adaptées à son niveau. N’hésitez pas à échauffer et à désescalader si un passage vous semble trop difficile. Gardez à l’esprit que le plus beau mouvement, c’est le prochain !
En fonction de vos objectifs, vous pourrez explorer les différentes facettes de l’escalade :
- Le bloc pour travailler les mouvements techniques et la puissance
- Les couennes pour développer votre endurance
- Les grandes voies pour l’aventure et le dépassement de soi
- Le solo pour les sensations fortes (mais gare aux prises de risques inconsidérées !)
À vous de trouver votre style et de vous faire plaisir, sans vous comparer aux autres. L’essentiel est de prendre du plaisir à chaque sortie et de cultiver le goût de l’effort. Les progrès viendront avec le temps et la persévérance.
Grimper en toute sécurité
Même si le matériel ne fait pas le grimpeur, il est indispensable de disposer d’un équipement fiable et régulièrement vérifié. N’hésitez pas à investir dans du bon matériel, votre sécurité en dépend.
Avant chaque sortie, prenez le temps de vérifier méticuleusement votre corde, votre baudrier, votre système d’assurage. Soyez aussi vigilant avec le matériel en place : certains points d’ancrage peuvent être vétustes.
Autre point crucial : le respect de l’environnement. En falaise, vous serez souvent dans des sites naturels fragiles. Veillez à ne rien dégrader, à remporter vos déchets et à suivre les sentiers balisés. Le principe est de ne laisser aucune trace de votre passage.
Enfin, n’oubliez pas que l’escalade est un sport qui se pratique à deux. Que vous soyez grimpeur ou assureur, vous avez la responsabilité de la sécurité et de la vie de l’autre. Une raison de plus pour choisir un partenaire de confiance et communiquer en permanence !
J’espère que ce tour d’horizon vous aura donné un bon aperçu de la richesse et de la diversité de l’escalade. Des murs artificiels aux grandes parois calcaires, des blocs de grès aux cascades de glace, il y en a vraiment pour tous les goûts !
Quelle que soit la discipline qui vous tente, l’essentiel est de prendre du plaisir à grimper. Que vous recherchiez la performance, les sensations ou simplement le contact avec la nature, l’escalade saura combler vos attentes.
Alors n’hésitez plus, chaussez vos chaussons et lancez-vous dans l’aventure verticale. Je vous promets des moments inoubliables, entre dépassement de soi, adrénaline et contemplation de paysages à couper le souffle.